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Chroniques d'un Gaulois anonyme

Chroniques d'un Gaulois anonyme
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21 février 2017

Le tout-à-l’égo

Quelle est cette odeur nauséabonde ? Serait-ce la montée du FN qui commence à chatouiller nos narines ?

Il y a tout juste quinze ans, nous étions 82% à donner à Jacques Chirac le mandat de réconcilier les français avec eux-mêmes.  Chirac – soit dit en passant – fût le Président sortant le plus mal réélu au premier tour (avant François Hollande), avant d’être le Président le mieux réélu de la Ve République au second tour, avec un score à faire blémir Bachar El-Assad ! Mais ce coup de semonce n’a pas été entendu. Le système politique français a été incapable de se réformer.

D’aucuns balayent d’un revers de main le manque de représentativité de notre système politique. Ce ne serait pas le sujet dont parlent les Français. Mais de quoi parlent-ils alors, les Français, Monsieur Fillon ? Ils parlent des hommes politiques, qui se gavent sur leur dos. Et ils ont envie de vomir.

Monsieur Fillon, qui voulait incarner le renouveau politique en France (« Pour une fois un mec honnête !» croyaient-ils), s’est auto-ringardisé à la vitesse d’un tweet de Donald Trump. Le beau chevalier Fillon incarne désormais la vieille classe politique. Celle cramponnée à ses acquis et ses strapontins. Celle qui n’applique pas à elle-même les remèdes qu’elle veut administrer au peuple.

Le pire est que François Fillon semble ne même pas comprendre ce qu’on lui reproche, renforçant cette impression de déconnection avec le réel. En réalité, l’issue de l’enquête sur Pénélope importe peu. François Fillon est déjà mort politiquement car on ne peut pas promettre la rigueur budgétaire aux gens et faire preuve de largesse à l’égard de sa famille avec l’argent du contribuable. Au delà de la question pénale, c’est une question d’éthique. Comment peut-il croire un seul instant qu’il pourra encore mettre en œuvre son programme?

Monsieur Fillon se serait honoré à céder la place à un autre, en temps utile. Car à trois semaines du dépôt des parrainages, ça paraît désormais compromis. Mais l’homme ne pouvait se résigner à échouer si près du but. Pas lui ! Pas maintenant ! Alors, il va entraîner tout le monde dans sa chute, prouvant à nouveau que son aventure personnelle lui importait tellement plus que le bien-être du pays.

Un peu comme le vaudevillesque Mélenchon. Il n’a pas eu le courage de se présenter aux primaires de la gauche, mais sa candidature n’est pas négociable. Enfin, au premier tour. Car au second, il pourra toujours appeler à voter Macron !

Gaius

 

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30 juin 2016

Ins't it, Monsieur Cameron?

Triste moment pour l’Europe. L’impact du Brexit risque d’affecter gravement les économies européennes et pas seulement celle du Royaume-Uni.

Pensons à cette brèche ouverte et aux incertitudes qu’elle entraine pour nos économies interconnectées. Songeons à tous ceux qui ont construit leurs projets économiques, professionnels ou familiaux en se croyant à l’abri au sein de l’Union européenne et des possibilités qu’elle offre : fonctionnaires européens britanniques, entrepreneurs transfrontaliers, familles expatriées qui ne doivent plus dormir la nuit à présent. Je sais que pour les nationalistes, il ne s’agit là que de vies humaines pouvant être sacrifiées sur le grand autel de la nation. Alors que ce sont des drames humains qui se jouent.

Insécurité juridique et économique vertigineuses. Imaginons l’énergie que va coûter à tout le monde (et pas seulement aux Britanniques) la renégociation d’accords administratifs, commerciaux, fiscaux et sociaux. Chaque domaine devra être ré-envisagé. Des armés de diplomates et de fonctionnaires vont être affectés à cette tâche dérisoire, plutôt que de s'occuper des vrais problèmes.

A cela s’ajoute le risque de contagion, que les conservateurs allemands ont tort de minimiser. Il est clair qu’il convient d’acter au plus vite le retrait. A moins de faire l’offense au peuple britannique de penser qu’ils n’ont pas pris la décision en connaissance de cause (quoique...), on ne peut croire que les conséquences de leur choix ne sont peut-être pas si définitives. Encore moins peut-on leur demander de revoter.

Au-delà du fait de prendre acte de ce retrait, il convient d’entamer une réflexion en profondeur sur l’avenir de l’Europe. Et donc sur son histoire.

Si nous en sommes arrivés là et que l’Union Européenne se retrouve confisquée à intervalles réguliers par la rengaine populisto-souveraino-nationaliste (qui gagne même certains esprits intelligents), c’est en partie parce qu’elle reste une inconnue pour nombre de nos concitoyens. Elle n’occupe souvent l’attention médiatique que l’espace réduit d’une campagne électorale. Les anti-européens ont alors la vie facile tant il est plus aisé de diaboliser que de faire comprendre la complexité de l’institution. De détruire que de construire.

De ce point de vue, nous aurons bientôt l’occasion de voir la vacuité du programme des anti-européens, qui n’ont d’autre projet pour l’Europe que de revenir au statu quo ante de la construction européenne. Comme si la Seconde Guerre Mondiale n’avait pas eu lieu. Comme si les puissances européennes ne s’étaient pas retrouvées dépouillées de leur souveraineté à son lendemain. Comme si le Royaume-Uni était encore l’Empire sur lequel le soleil ne se couche jamais. A Yalta, il y avait entre Américains et Russes - il est vrai - les Britanniques. Il y a de cette surestimation de soi, illusion du passé, dans le vote anglais.

On y trouve aussi une défiance à l’idée de transferts de souveraineté, qui nourrit tous les phantasmes. Cohn-Bendit faisait valoir récemment que face à la Chine ou aux Etats-Unis, la souveraineté de la France ou de l’Allemagne ne peut exister que dans la souveraineté européenne. Sur les questions environnementales, d’immigration ou de régulation économique, quel Etat européen peut seul faire le poids au niveau international ? Face à des enjeux globaux, il faut des structures capables d’apporter des réponses globales.

Par ailleurs, il suffit de savoir que des transferts de souveraineté sont opérés depuis le début des communautés européennes, il y a 70 ans, pour se rendre compte à quel point cette problématique est instrumentalisée par les Europhobes.

Au demeurant, il ne manque pas de piquant de remarquer que c’était déjà sur ce terrain que les pays fondateurs des Communautés européennes (Allemagne, Benelux, France et Italie) divergeaient avec le Royaume-Uni, au moment de leur création dans les années 45- 50. Celles-ci ont été créées suite à l’opposition des Anglais de faire du Conseil de l’Europe, à Strasbourg, une organisation d’intégration économique. Le Conseil de l’Europe, depuis lors, ne s’occupe que de coopération intergouvernementale en matière de droits de l’homme.

Non-content d’avoir échoué à tuer dans l’œuf le projet d’intégration économique, le Royaume-Uni a alors mis en place un structure concurrente, l'A.E:L.E.. Devant son succès mitigé, le Royaume-Uni a fait des pieds et des mains pour adhérer aux Communautés européennes, se heurtant au refus catégorique de De Gaulle. Celui-ci mort, le Royaume-Uni dedans n’aura de cesse de revendiquer des régimes dérogatoires au sein de l’Union Européenne (Euro, Shengen, « rabais britannique », etc.). A tel point que d’aucuns ont pu voir dans le Royaume-Uni le cheval de Troie des Américains. Etat-Membre pour mieux saboter la construction européenne. Fruit de ce double-jeu permanent, cette décision de se retirer maintenant avec pertes et fracas, aux motifs que…les Anglais ne souhaitent qu’un accès au marché commun sans transferts de souveraineté. Retour à la case départ. Consternant.

On aurait tort cependant d’attribuer le désamour britannique pour l’Union européenne uniquement à leur ignorance de l’histoire. Il faut convenir que l’Union européenne a également sa part de responsabilité dans ce ressenti, partagé par beaucoup d’Européens. L’Union a échoué à se faire comprendre, ainsi qu’à protéger les classes populaires. Nous payons ici le prix des politiques ultra-libérales et conservatrices de ces dernières décennies.

Aussi, il est urgent de réconcilier les Européens avec l’Europe. Pour ce faire, il faudrait ouvrir des Etats-généraux de l’Europe, large consultation populaire, sur les attentes des Européens. Des cahiers de doléances en quelque sorte, qui permettraient d’exprimer les frustrations, mais aussi les envies, les initiatives. Cela permettrait également d’éclaircir ce qui existe déjà auprès des citoyens.

Pour éviter que le débat ne soit un nouvel exercice de diabolisation (d’un bord comme de l’autre), il serait opportun que cette consultation adopte une temporalité longue, différente de celle des campagnes électorales. Pourquoi pas deux ans. Naturellement, nos amis britanniques seraient conviés à y participer.

Il faudrait ensuite convoquer une conférence intergouvernementale permettant de synthétiser ces travaux et de proposer un nouveau projet de traité européen, qui serait soumis à référendum dans tous les Etats membres, simultanément. De la sorte, le peuple européen serait amené à s’exprimer dans son ensemble.

Ce référendum présenterait une force symbolique, qui placerait son résultat – espérons-le – à l’abri des contingences politiques nationales, des calculs politicien à courte vue.

Isn’t it, Monsieur Cameron ?

 

Gaïus Anonymus

 

 

12 décembre 2015

Dégoût

Dégoût, c'est le sentiment que je ressens quand je vois la montée du Front national en France.

Je pense à Sinsemilia et leur chanson "La flamme", qui date de...1998!

"La flamme a grandi, a grandi, a grandi, dans trop d'endroits le feu a pris".

Je pense à Chirac à qui j'ai donné ma voix pour faire barrage au fascisme et refonder l'unité du pays en 2002.

Je pense à cette catégorie d'électeurs à laquelle j'appartiens et qui n'existe qu'entre deux tours d'élection.

Je pense au crépuscule de la Vème République.

Je pense à l'échec de nos institutions, qui, garantissant la prédominance de deux partis majoritaires contre toute logique représentative, a fini par engendrer un rejet démocratique. Admettons-le: la force du FN se nourrit du caractère antidémocratique des modes de scutin de la Vème République.

Pourquoi en changer (se dit-on à droite comme à gauche) quand il est permis d'espérer au hasard d'un deuxième tour l'économie du débat d'idées?

Echec des idées.

Je pense au nauséabond débat sur l'identité nationale.

Je pense à ce maire de Nice voulant interdire en pleine coupe du monde 2014 d'arranguer des drapeaux étrangers (comprenez algériens).

Je pense à ces ignards revendiquant l'interdiction de la double nationalité, comme si plaqués au mur de la nationalité, nous étions sommés d'adopter une unique identité.

Mon fils est né d'un père français, d'une mère polonaise, sur la terre d'un pays tiers.

De quel droit, enfant de Pécor et de Minus, t'arroges-tu l'autorité de décréter à quelle communauté ma chaire aurait le droit d'appartenir? Que t'apporteras-t-il qu'il doive renier son père, sa mère ou son pays de naissance? Qu'y a-t-il de mal à avoir une identité plurielle? A appartenir avant tout au genre humain?

Enfin, je pense à tous les trous du cul indignes de la démocratie qui pensent qu'on n'a qu'à laisser le fascisme prospérer, hisoire de voir de quoi ils sont capables.

Le droit de vote est un honneur que vous ne méritez pas!!

G.A.

 

 

 

 

 

 

29 novembre 2015

Brèves (remises à nouveau)

Pour initier cette page de brèves, je voulais vous faire part de ma profonde désapprobation quant à l'assignation à domicile faite à des militants écologistes, à raison d'un émargement trois fois par jour (!) auprès du commissariat local, sous couvert d'Etat d'urgence. C'est là manifestement un détournement de procédure et un abus de pouvoir manifestes. L'Etat d'urgence est justifié au vu de la gravité de situation. L'usage, qui en est fait, le rend illégitime. Qui a donc pris ces décisions: préfets de police, Ministre de l'intérieure, services secrets? Nous devons demander à ce que les responsables soient démis immédiatement de leur fonction. On ne porte pas atteinte à la Démocratie impunément.

17 novembre 2015

Sauve la République!

SAUVE LA REPUBLIQUE!

 

Mes chers concitoyens, les derniers événements m’incitent à reprendre urgemment la plume, que je m’en veux d’avoir délaissée si longtemps, tant nous ne pouvons plus longtemps nous permettre de laisser le champ libre aux idées extremistes qui pullulent dans notre pays meurtri.

Ainsi, fini le temps de l’insouciance.

On avait cru pouvoir oublier que le sang coule à grandes rivières aux frontières de l’Europe. On avait cru ne pas devoir penser à la guerre: en Syrie naturellement, mais en Ukraine, en Lybie aussi. Un peu plus loin, au Mali, en Centrafrique, au Nigéria, en Afganhistan, en Irak...

Et nous voilà touchés en plein coeur. Blessure de rappel pour nous souvenir du sens profond de l’hymne national. Ce chant guerrier républicain pourchassant les ennemis “qui viennent jusque dans nos bras égorger nos fils et nos compagnes”.

Que faire face à cette attaque d’une lâcheté inhumaine?

Ne pas céder à la haine et la colère, mauvaises conseillères, s’il en ait.

Réfléchissons et agissons froidement, en Républicains responsables. Car c’est la République et ses valeurs qui sont attatquées.

Première chose, l’unité nationale.

Il nous faut montrer que nous sommes et resterons une Nation unie, qui ne tremble pas face à la menace. Je recommande à tous l’écoute du 7/9 de France Inter du 16 novembre, où est intervenu Malek Boutih. Je souscris à chacun de ses mots. Sur la discipline républicaine. Sur la lutte idéologique, qu’il nous faut mener face à un discours de complaisance. En d’autres termes, il nous faut rétablir la République dans tous ses idiomes, dans tous ses espaces.

Nous devons nous montrer unis derrière nos autorités, au premier rang desquelles notre Président, chef des Armées. Car la menace est militaire. A cet égard, j’ai trouvé le Président François Hollande incroyablement à la hauteur des événements. Voilà un homme, qui au delà de ses faiblessses de “Président normal”, sait s’élever à la dignité de la fonction présidentielle dans les moments cruciaux. Il fait preuve également d’une très grande finesse politique en laissant cours aux propositions de l’opposition, tout en sachant qu’elles n’apporteront rien.

On ne peut pas en dire autant de Monsieur Sarkozy, qui n’a pas su résister à la tentation de surenchérir politiquement le lendemain même des attentats en exigeant des “inflexions majeures” dans la politique de sécurité de la France. Il a par là même démontré qu’il est et reste un homme de division, outre un politicien sans vergogne. Cet homme n’a jamais su et ne pourra jamais s’élever à la dignité présidentielle.

On s’aperçoit encore en entendant la jeune garde de l’UMP, en la personne de Monsieur Wauquiez, à quel point l’appelation du parti des “Républicains” est galvaudée. Le jeune loup nous propose de créer un “Guantanamo” à la française de plus de 4000 personnes. Pourquoi pas des camps de concentration, tant qu’on y est?!

Condamner une personne sur base d’un soupçon, c’est trahir l’Etat de droit. Serions-nous meilleurs que ceux qui nous agressent, si, comme eux, nous promettions à la géhenne des innocents? Je me permets de renvoyer aux diverses interventions récentes de l’ancien juge anti-terroriste, Marc Trévidic, sur la question.

Le constat est le même pour la fillote Le Pen, qui profite de l’occasion pour jeter l’opprobre sur l’Europe.

Ces gens-là ne sont pas à la hauteur de l’Histoire.

Avons-nous un quelconque espoir de remédier à la situation actuelle sans une politique forte et coordonnée au niveau européen?

Je dis qu’il faut de toute urgence créer une véritable défense et armée européenne. De mon modeste point de vue, la présente situation est intimement liée à la (désastreurse) politique américaine qui a mis le Moyen-Orient à feu et à sang, avant de s’en désengager dans une parfaite inconséquence. Peu leur en importe, la Syrie reste loin des terres américaines. Peut-on encore faire confiance aux bonnes intentions de l’Oncle Sam pour protéger la sécurité européenne? Il me semble qu’il faut absolument donner des gages à nos alliés d’Europe de l’Est pour qu’ils arrêtent de confier leur sécurité aux Américains, plutôt qu’à leurs partenaires européens. Il faut cependant pour cela dissiper un lourd passif historique.

Est-ce à dire que nous devons alors nous jeter dans les bras de la Russie, comme le préconise Monsieur Sarkozy? Doit-on oublier que la Russie a permis au chaos syrien de perdurer par son soutien inconditionnel au “Boucher de Damas”? Evidemment, non. La réponse passe là encore par une véritable politique de défense européenne.

Ceci étant dit, revenons pour l’instant à une “Real Politik” et soucions-nous d’anéantir militairement notre ennemi immédiat, DAESCH. Il sera toujours tant ensuite de faire le point et de répartir les responsabilités de chacun.

D’ici là, vive la République et aux armes citoyens!

Gaius anonymus

 

 

 

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5 avril 2013

La bonne nouvelle Cahuzac

L’affaire Cahuzac constitue d’abord une très bonne nouvelle pour la démocratie française. Elle démontre que la justice opère de manière indépendante dans notre pays. Imaginons la même situation en Russie. Il est fort probable qu’aucun magistrat instructeur n’oserait s’en prendre au ministre du budget en place, à moins d’être amateur de séjours en camps de travail.

C’est également une très bonne nouvelle pour la droite qui peut un temps faire oublier les affaires Woerth, Bettencourt, EPAD et j’en passe. Hasard de l’actualité, on découvre presque simultanément que le trésorier de campagne de François Hollande serait actionnaire de sociétés offshore, sans savoir toutefois en quoi cela serait illégal. Précisons tout de même que les affaires de la gauche sont des affaires privées du passé qui se répandent sur la place publique du fait de la participation des protagonistes à des fonctions publiques aujourd’hui. Les affaires de la droite sont liées, elles, à l’exercice même du pouvoir, lorsque la droite y était. A cet égard, la turpitude de la droite me semble donc plus grande.

En toute hypothèse, cela permet à Monsieur Fillon et Monsieur Copé de reprendre du service. Ainsi, a-t-on pu voir notre auto-proclamé chantre de la démocratie bafouée appeler à un remaniement gouvernemental. “Non, mais, allô?! Tu t’appelles Jean-François Copé et t’appelles à un remaniement ministériel?”. Idem pour la “gauche de la gauche”. Chacun y va désormais de sa “seule manière de sortir par le haut”. A droite toute, Madame Le Pen réclame de nouvelles élections. Pourquoi pas une nouvelle constitution, tant qu’on y est? La seule personalité politique qui cherche à en tirer quelque chose de réellement positif pour le pays semble être Monsieur Bayrou et son idée de référendum sur la moralisation de la vie politique. Ce n’est pas nouveau et il a raison de ressortir sa marotte au moment où l’actualité donne raison à ses propositions. Qu’est-ce qui s’y oppose? Ne serait-il pas grand temps d’instaurer des règles claires pour délimiter la politique et le business?

Ce qui me dérange le plus dans tout cela, c’est la jubilation et le déchaînement des médias pour relayer ce message de déstabilisation gouvernemental. Enfin, une belle casserole à mettre aux fesses de la gauche! Et à tous nos JT de reprendre la bouche en coeur que François Hollande est “au plus bas dans les sondages”. Pour qu’un gouvernement change, il faut que sa politique soit désapprouvée. Il ne me semble pas que ce soit le cas en l’espèce. Comment pourrait-il en être le cas, d’ailleurs, moins d’un an après la prise de fonction de l’équipe socialiste? Peut-on sérieusement juger une politique sur un laps de temps aussi court? Il y a là un temps politique que les médias se refusent à admettre dans leur populiste impatience.

Par ailleurs, il est impossible d’imputer au gouvernement un manquement dans l’affaire Cahuzac, à part peut-être dès l’origine une erreur de casting. Mais essaierait-on de nous faire oublier un Georges Tron? Il est évident que Monsieur Cahuzac a menti aux siens, pour la simple et bonne raison qu’il savait ne plus pouvoir compter sur aucun soutien dès lors que les accusations avancées contre lui se vérifieraient, ce qui est le cas aujourd’hui.

On me trouvera par trop complaisant avec la gauche. Loin s’en faut. Je m’insurge cependant que nos médias télévisuels continuent à nous présenter les problèmes par le petit bout de la lorgnette. La question que pose l’actualité est celle de l’existence des paradis fiscaux. Jérôme Cahuzac et Jean-Jacques Augier n’en sont que des épiphénomènes et on y aura rien compris si l’on focalise uniquement sur ces derniers. Les paradis fiscaux sont l’un des rouages essentiels de la crise financière de 2008, alors que la moitié des opérations bancaires mondiales s’y déroulent dans la plus grande opacité. Voilà un sujet qui mériterait d’être traité par d’autres médias télévisuels qu’ARTE. Des médias qui sur les coups de 20 heures adoptent systématiquement la posture du faux ingénu pour nous expliquer qu’ils avaient naïvement cru Nicolas Sarkozy lorsqu'il prétendait avoir résolu le problème.

Gaïus Anonymus

25 novembre 2012

Turbulences démocratiques

La France, ce vieux pays démocratique!

Difficile à croire, au vu, d'une part, des tentations putschistes d'un parti (réminiscences bonapartistes peut-être), dirigeant encore il y a peu et, d'autre part, de la tentative de passage en force du gouvernement sur un projet d' "Ayrault-port" à Notre-Dame-des-Landes.

Ces deux événements nous révèlent que fondamentalement la Démocratie n'est jamais acquise et que même dans un pays qui se croit habitué à l'exercie démocratique, les dérives d'abus de pouvoir ne sont jamais loin.

Pour l'un, contentons-nous d'indiquer, pour ne pas trop ajouter au feuilleton médiatique, que les principaux protagonistes de l'élection à la présidence de l'UMP semblent nous avoir démontré leurs insuffisances dans leurs prétentions à la Présidence de la République. Car, en effet, si les déboires actuels, purement internes, ne prêtent qu'à la moquerie, on frémit à l'idée de voir le même scénario transposé dans le cadre d' une élection à la magistrature suprême. Pourra-t-on jamais faire confiance à ces deux hommes et confier à l'un d'eux la lourde responsabilité de représenter la droite lors d'un scrutin présidentiel? Leurs manières de faire conduiraient à coup sûr le pays à la guerre civile dans une hypothèse similaire.

Pour l'autre, je me demande si le projet d'aéroport n'est pas en train de devenir le "Stuttgart 21" du gouvernement. Le projet "Stuttgart 21" est un projet d'extension de la gare de Stuttgart, sur lequel le gouvernement du Baden-Wurtemberg avait essayé de passer en force, réprimant violemment les manifestations. Au final, le projet avait dû être soumis à référendum et a coûté cher politiquement à la CDU.

Dans notre cas de figure de Notre-Dame-des-Landes, ce qui choque, c'est que le gouvernement choisit d'ignorer les réticences des Verts (à se demander s'ils font vraiement partie de la majorité) et surtout les protestations de la société civile. Ainsi, a-t-on entendu Manuel Valls dénoncer les "squatteurs", qui empêchent le projet. Technique de diabolisation, qui n'honore pas notre Ministre de l'Intérieur, qui est en train de nous faire regretter Claude Guéant... Un squatteur, pour la définition, c'est quelqu'un qui occupe sans droit la propriété d'autrui à des fins privées. Or, ici, on a à faire à des habitants, qui défendent leurs maisons, et à des militants. C'est quand même plus respectable comme finalités.

Deuxième chose: la disproportion des moyens. On déploie 500 policiers et gendarmes, avant que la mobilisation ne devienne trop forte. C'est le signe que certains au gouvernement en ont fait effectivement une affaire personnelle et que le vocable "Ayrault-port" est pleinement justifié.

Cette tentative de faire avorter une mobilisation démocratique est quand même consternante, venant d'une formation politique qui fut le chantre de la démocratie participative.

Pour conclure, on serait tenté de dire au gouvernement, que s'il veut faire respecter la loi, qu'il aille jouer au justicier en Corse!

Gaïus Anonymus

 

 

 

 

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